Pêcher le brochet aux leurres
Les leurres émettent des signaux qui ont la faculté d’armer le réflexe de chasse des poissons carnassiers. C’est là toute leur efficacité. Un leurre peut donc s’avérer efficace face à un brochet qui ne serait pas en période de recherche alimentaire. Mais bien évidemment, l’attaque n’est pas garantie pour autant. Et heureusement ! Car pour qu’elle aille à son terme, il faut que soient réunis tellement de paramètres favorables que c’est finalement un cas de figure assez rare.
Les divers organes sensoriels du brochet sont capables de détecter de nombreuses formes de signaux : couleurs, vibrations, brillance, formes, effluves, etc. On pourrait donc en effet penser que l’efficacité d’un leurre est proportionnelle à la quantité et à la diversité des signaux qu’il émet. C’est de temps en temps vrai (de nombreuses recherches ont exploré et explore encore ce domaine), mais pas toujours. En effet, les phénomène biologiques, très complexes, n’obéissent pas à une logique aussi simpliste.
Le matériel pour pêcher le brochet aux leurres
On choisira une bonne canne à pêche avec un lancer de 2,50 à 3 mètres et d’une puissance de 10 à 30 grammes et d’action de pointe nerveuse. On garnira le moulinet (à tambour fixe, modèle mi-léger à mi-lourd) d’un bon 150 mètres de nylon fluorescent de 26 à 30/100. La visibilité du nylon favorise en effet la précision des lancers. On intercalera entre la ligne et le leurre une crinelle métallique de 25 à 30 cm de longueur et d’une résistance en rapport avec celle de la ligne.
Les différents types de leurres
Les cuillères tournantes
Il existe de très très nombreux modèles de cuillères tournantes. Celles-ci varient de la forme à la teinte, en passant par tout un panel d’actions différentes. Mais, les cuillères à palette large et à plombée en tête restent les plus prisées des spécialistes, car elles « pêchent plus creux » que les autres, et elles restent attractives même lorsque la récupération est très ralentie, y compris à la descente du leurre sur un relâcher.
Elle conviennent parfaitement pour explorer des postes étroits et bien localisés.
Les cuillères ondulantes
Faciles à lancer, les cuillères ondulantes nécessitent une récupération assez rapide et une action de pêche soutenue de la pointe de la canne pour donner toute leur mesure. On peut regrouper ce type de cuillère en deux grandes familles :
- les modèles trapus à palettes plus ou moins ovales, surtout destiné à ratisser les grandes étendues d’eau calme.
- Les modèles allongés parfois galbés, mieux adaptés aux eaux courantes.
Les poissons nageurs
La conception de ce type de cuillère n’a de limite que l’imagination des pêcheurs : ondulants ou frétillants, trapus ou allongés, articulés ou rigides, flottants ou coulants, peu ou très plongeant, avec ou sans bavette, en plastique, en caoutchouc ou en bois, certains sont même équipés d’ailes, de jupes ou d’hélices, ou de dispositifs sonores ou lumineux ! Mais, tous sans exception sont susceptibles de prendre du brochet.
Les poissons nageurs sont des leurres très figuratifs, mais leur pouvoir attractif se trouve surtout lié aux vibrations émises par leur action mécanique dans l’eau. Le meilleur de cette action s’obtiendra à une récupération donnée. Contrairement aux autres leurres, ils ne doivent donc pas être trop travaillé par des accélérations et des ralentissements qui « casseraient » leur action. En revanche, il est conseillé de leur communiquer une nage zigzagante par inclinaison de la canne à droite et à gauche.
L’action du poisson nageur est provoquée, entre autre, par leur bavette qui s’oppose à la traction de la récupération. Selon la forme, la dimension et l’inclinaison de cette bavette, un poisson nageur sera peu ou très plongeant, et à action nerveuse ou plutôt lente. Les leurres souples peuvent se révéler excellents pour le brochet !
Les leurres souples
Les pêcheurs utilisent ce genre de leurre surtout pour la pêche des percidés : le sandre et la perche. Mais les leurres souples s’avèrent aussi efficaces pour les brochet ! Plus particulièrement dans les eaux fortement pêchées ou les carnassiers se sont accoutumés aux leurres traditionnels. Tous les leurres souples de grande taille peuvent prendre du brochet, ils doivent être travaillés un peu à la manière du poisson mort manié…
Les leurres combinés
Depuis un bon moment déjà, les pêcheurs au lancer ont eu la bonne idée d’agrémenter leurs cuillères d’éléments susceptibles de compléter ou de renforcer leur pouvoir de leurre. C’est ainsi que l’on a vu apparaître des pompons de laine rouge, des touffes de poils ou de plume, des imitations de poissonnets en plastique ou cuillères vaironnées, des mini-paillettes, etc. Avec l’arrivée des leurres souples, cette tendance s’est accélérée, leur matière se prêtant à tous les bricolages. Plus récemment, les pêcheurs américain ont mis au point des quantités de leurres associant palettes, jupes de filaments en caoutchouc, leurres souples… leur permettant ainsi de traquer leur carnassier favori qu’est le black-bass, dans des eaux très encombrées, mais se révélant également de très bon leurres à brochet.
Beaucoup reste à découvrir dans ce vaste domaine car il y a là un immense et passionnant champ d’investigation pour les traqueurs de brochets qui souhaiteraient sortir des sentiers battus.
Utilisez de gros leurres ! Les pêcheurs ont souvent tendance à répugner l’utilisation des gros leurres. C’est souvent par volonté de ne pas perdre toute chance face aux autres carnassiers, mais malheureusement, on risque surtout de ne prendre que des brochetons. On constate en effet que dans les eaux très pêchées aux petits leurres, les gros brochets ont appris à s’en méfier et ne réagissent plus du tout à leurs passages. Seuls alors les gros leurres comme une tournante numéro 5, une ondulante ou un poisson nageur de 12 à 15 cm par exemple, voire même plus ont une chance de tenter un vrai gros.
L’action de pêche commune à tous les leurres
On pourrait la résumer ainsi en
- Choisir le leurre le mieux adapté à la configuration du secteur et aux conditions de pêche : saison, météo…
- Favoriser toujours les petits lancers précis au ras des obstacles plutôt que des lancers records.
- Rechercher la vitesse de récupération optimale afin que le leurre soit efficace et qu’il évolue au bon niveau. Si nécessaire, ne pas hésiter à le changer pour un modèle plus lourd ou plus léger mais mieux adapté au poste de pêche.
- Communiquer au leurre l’animation qui lui convient et qui fait souvent la différence entre la réussite et l’échec d’une partie de pêche.
- Rester attentif durant toute la durée de la récupération : un brochet peut choisir d’attaquer à tout moment le leurre de son entrée dans l’eau à son arrivée dans les bottes du pêcheur.
La touche est souvent brutale, mais elle peut également se traduire par un arrêt net ou une perte de contact du leurre. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à ferrer d’un coup très sec.