Le silure

Quel pêcheur n’a pas, au fond de lui, le secret espoir de tenir un jour un énorme poisson comme le silure au bout de sa ligne ? Pendant longtemps, c’est surtout sur la carpe, ou le brochet, ou éventuellement le saumon, qu’on pouvait compter pour réaliser ce rêve. Mais, l’explosion démographique du silure, devenu le plus gros poisson de nos rivières et qui peut atteindre des tailles beaucoup plus impressionnantes dans ses bassins d’origine, permet aujourd’hui de réaliser ses rêves les plus fous ! Certains pêcheurs riverains des meilleures rivières de France s’en sont fait une spécialité de sa capture. Ils comptent plusieurs dizaines voire pour quelques uns plusieurs centaines de prises à leur actif.

Silirus glanis
Silirus Glanis

Nom scientifique :
Silirus glanis
Noms communs ou régionaux :
silure glane, glane, salut.

Caractéristiques physiques

  • Corps : il est allongé, avec une partie antérieure massive. Sa tête est aplatie et la partie postérieure est serpentiforme.
  • Tête : elle a une gueule largement fendue, qui possède de nombreuses petites dents. De plus, elle porte six barbillons : deux très longs implantés sur la mâchoire supérieure près des commissures des lèvres, et quatre plus petites en dessous.
  • Nageoires : la minuscule nageoire dorsale possède un aiguillon, comme les pectorales, et se trouve implantée très en avant. L’anale, quant à elle, rejoint la caudale grâce à sa grande longueur.
  • Peau : elle ne possède pas d’écailles.
  • Couleur : le silure possède des couleurs généralement brun verdâtre ou jaunâtre, assez sombre sur le dos et plutôt clair sur le ventre.
  • Taille : Il peut mesurer jusqu’à cinq mètres pour un poids de 300 Kg. Mais en France, à de très rares exceptions près, les plus gros sujets capturés à la ligne avoisinent les 50 Kg pour une longueur de deux mètres.
Silure dans sa cachette
Silure dans son élément

Reproduction du silure

Le silure se reproduit de mai à juillet près des bordures. Les femelles pondent leurs œufs dans un nid fait de végétaux aquatiques. Après avoir fécondé les œufs, le mâle en assure la garde.

Habitat et niche écologique

Le silure préfère les eaux faiblement courantes des zones dites à brèmes, où il occupe les fosses les plus profondes et les plus obscures. De plus, il sera dans les courbes du cours d’eau, côté rive convexe. Mais il faut tout de même noter que de nombreuses captures de silures ont lieu dans la Loire, qui n’est pas vraiment un cours d’eau aux fosses profondes et au courant lent. Le silure s’accommode également très bien des eaux stagnantes des lacs.

Nourriture et comportement de prédateur

Poisson carnivore, le silure est très éclectique en ce qui concerne sa nourriture : vers de terre, écrevisses, mollusques, batraciens… Mais aussi poissons vivants, oiseaux aquatiques et petits mammifères qui consacre son caractère carnassier. Tout comme l’anguille, il n’apprécie guère la lumière et ses mœurs sont plutôt nocturnes, avec cependant des exceptions.

Avenir du silure

Il est encore un peu tôt pour savoir ce que deviendra l’espèce à long terme, ainsi que l’impact de son explosion démographique sur les autres espèces. Mais, remarquons tout de même que :

  • là où il est bien implanté depuis quelques dizaines d’années, on ne constate aucun déséquilibre particulier. Autant pour les carnassier (on ne peut lui imputer la régression du sandre qui est quasi générale), que pour les autres poissons blancs.
  • De part la forme très particulière de sa large bouche, le silure est le seul grand carnassier capable d’avaler une brème de grande taille. Or, cette espèce abonde dans nombre de nos cours d’eau touchés par l’eutrophisation. Et ce ne sont pas les trop rares grands brochets qui peuvent faire changer cette situation. Espérons donc que le silure, par son action limitante sur cette espèce, pourra rétablir et préserver l’équilibre.
  • Il ne semble pas que la prolifération de l’espèce soit à craindre, car le silure est un carnassier solitaire. Des mécanisme de régulation de l’espèce se mettent en place automatiquement dès qu’un déséquilibre potentiel apparaît entre la quantité de poissons-fourrage et la densité des carnassiers. Le cannibalisme par exemple.

Les modes de pêche

La saison pour la pêche du silure est relativement courte : de mai à septembre-octobre. Les meilleurs moments de la journée sont tôt le matin et tard le soir.
Bien que les pêcheurs d’Europe centrale aient mis au point des leurres spécifiques pour la pêche de ce très gros poisson, en France tout reste à découvrir dans ce domaine. Nos spécialistes le recherchent plutôt à l’aide de techniques extrapolées de celles du brochet et du sandre. Mais cette tendance diminue.

Sortie d'eau d'un silure
Silure en sortie d’eau

Pêcher le silure à poste fixe

Matériel : une forte canne à anneaux de 4 à 4,5 mètres, genre puissante canne à carpe ou à brochet. Moulinet mi-lourd garni de 150 à 200 mètres de nylon de 40 ou 50/100. Une solide gaffe ou, si l’on désire remettre le poisson à l’eau après la photo, la plus solide et la plus vaste des épuisettes possible (au moins 1 mètre d’ouverture).

Montages
  • La plombée coulissante. Montage à préférer chaque fois que la configuration du poste le permet. Appâts possibles : gros paquet de vers, écrevisses, poissons morts…
  • La ligne flottante. Elle ne permet qu’une pêche à très courte distance, en aval du scion lorsqu’il y a du courant. A escher à l’aide d’une brème, d’un gardon ou d’une tanche de 200 à 300 grammes.

Tout les autres montages, que l’on peut retrouver dans cet article pour apprendre à pêcher le brochet, peuvent être utilisés, en augmentant sensiblement la résistance et la taille des différents composants.

Dans tous les cas, laisser partir longuement avant de ferrer puissamment. Le silure ne possède pas une défense explosive ou très nerveuse, mais compte tenu de sa taille, la lutte est souvent, même toujours longue et incertaine.

Pêche à la sondée

On fera les même techniques de prospection que pour pêcher le brochet. On laisse descendre un beau vif piquet par les lèvres dans toutes les fosses ou tous les postes connus. Puis, on le dandine très doucement en marquant de nombreux temps d’arrêt.

Pêche au poisson mort manié

A l’aide d’une canne puissante de 3 à 3,50 mètres, et d’un bon moulinet garni de 100 mètres minimum de fil de 40/100. On choisira un poisson mort de 15 à 20 cm que l’on armera d’une grosse monture portant deux hameçons triples n°0 à 2. Enfin, l’action de pêche sera plutôt lente et insistante. En particulier, à proximité des arbres tombés en travers des rives.

Pêcher le silure aux leurres

Même matériel que pour le poisson mort manié, mais avec de grosses cuillères ondulantes, de gros leurres souples ou de grands modèles de poissons nageurs très plongeants. Les meilleures chance seront obtenues en faisant passer les leurres à proximité du fond.

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