Techniques de pêche à prospecter pour le sandre

La grande difficulté de la pêche du sandre, consiste à trouver les groupes de poissons mordeurs. Aussi les techniques itinérantes, permettant la prospection de nombreux postes, se révèlent bien souvent supérieures aux techniques à poste fixe.

La pêche au vif à ramener

Bien connue des pêcheurs sous le joli nom de tirette, cette technique est à la fois très efficace et d’une grande facilité de mise en œuvre. Elle consiste tout simplement, à l’aide d’un montage à plombée coulissante, à lancer un vif (ou un autre type d’appât) et à le ramener progressivement par petites tirées sur le fond. La seule restriction concerne les fonds encombrés, avec les risques d’accrochage qu’ils présentent.

Matériel

Une canne à anneaux fine et souple de pointe de 3 à 4 mètres. Ainsi qu’un moulinet type lancer léger garni de 100 à 150 mètres de fil de 22 à 26/100. On prendra également des plombées genre olives rondes ou de forme poire avec émerillon. Enfin, des hameçons simples de forme ronde numéro 4 ou 6.

L’action de pêche

Après avoir cloué les deux lèvres d’un petit vif sur l’hameçon, la ligne est lancée. (Mais, on peut aussi utiliser des gros vers de terre ou des écrevisses américaines.) Une fois que le montage touche le fond, on commencera une récupération par petites tirées d’amplitudes variables, entrecoupées de temps d’arrêt plus ou moins longs pendant lesquels l’appât provoque une animation selon ses propres mouvements. Certes, à ce petit jeu un petit poisson ne survit pas bien longtemps. Mais, il suffit de compenser par une action de pêche un peu plus soutenu, et/ou de finir d’utiliser le vif en tant que poisson mort.

A la touche, qui se traduit soit par la sensation d’un petit choc un peu diffus, soit par une brusque tension de la bannière, ouvrir le pick-up et laisser partir longuement, comme pour la pêche au posé, avant de ferrer.
Cette technique, très polyvalente, peut évidemment intéresser les autres carnassiers, y compris le brochet. C’est pourquoi, il peut être sage de prévoir une crinelle d’acier en bas de ligne.

Pêcher le sandre au poisson mort manié

Suite à l’euphorie des premières années, le poisson mort manié a longtemps été considéré comme la technique reine pour le sandre. Mais, il semble que depuis quelques années, elle connaisse une petite baisse de notoriété. Il y a deux raison principale à cela :

  1. le sandre a appris à s’en méfier.
  2. En certaines circonstances pas très bien définies, d’autres techniques on un succès nettement supérieur.

Cela dit, les pêcheurs au poisson mort manié, dont les rangs n’ont cessé de grossir depuis bien des années, ont encore de beaux jours devant eux. D’abord parce qu’il serait étonnant qu’ils ne trouvent pas de solutions originales pour contrer les facultés d’adaptation du carnassier. En jouant sur la présentation, ou l’animation du poisson mort. Mais aussi, car le manié est une des rares techniques réellement adaptée à l’exploration. Notamment sur les postes encombrés de bois noyés, comme on en retrouve dans certains lacs de barrage. Enfin, la traque du sandre au poisson manié apporte de telles joies et d’émotions que ses adeptes ne sont pas près d’abandonner !

Le matériel

  • La canne : outre les lancers, le ferrage et la défense du poisson ferré, la canne à poisson mort doit pouvoir assurer deux fonctions essentielles : transmettre à la monture, par l’intermédiaire du fil toutes les animations et véhiculer toutes les informations, y compris les touches les plus infimes. Pour cela, la canne doit avoir des qualités de raideur et de légèreté. Ce n’est pas forcément facile à obtenir. Toutefois, les fabricants proposent maintenant des modèles en carbone absolument parfait (mais chers). La longueur idéale se situe entre 2,50 et 2,70 mètres pour la pêche en bateau, et jusqu’à 3 mètres ou plus pour la pêche du bord.
  • Le moulinet. Les mêmes modèles que pour cette pêche au brochet : un moulinet à tambour fixe de bonne qualité possédant un frein sensible et un anti-retour silencieux On garnira la bobine d’un nylon fluorescent de couleur jaune d’or ou jaune-vert de 24 à 28/100 selon l’encombrement du poste (un bon 100 mètres).
  • Les montures. N’importe quel modèle peut convenir, pourvu qu’il ait les caractéristiques de la monture Drachkovitch. C’est la référence en matière de monture pour le sandre. Il possède en effet des qualités d’interchangeabilité de la plombée, et d’articulation entre le corps de la monture et la plombée. A noter que toutes ces montures sont disponibles dans le commerce. Mais, on peut également bricoler ses propres modèles.
    Prévoir deux ou trois tailles de montures adaptées à celles des poissonnets qui conviennent pour le sandre (6 à 10 cm), ainsi qu’un assortiment de chevrotines fendues de 6 à 12 grammes, choisies en fonction de la profondeur d’évolution du poisson mort, de sa taille et de la présence ou absence de courant.
  • Le bateau. Il est certain, sous réserve d’autorisation, qu’une petite embarcation facilement transportable constitue un précieux auxiliaire pour la pêche du sandre au poisson mort manié, à la fois pour explorer les zones inaccessibles du bord, et surtout pour permettre le décrochage de la monture, toutes les audaces étant possibles.

L’action de pêche

Choisir un poissonnet dans le seau à vifs. Le tuer d’une pichenette sur le crâne, et l’installer sur la monture. Explorer ensuite systématiquement et longuement tous les postes présumés en animant la monture en suivant ces conseils :

  • dans une première phase, le travail d’animation de la monture doit être le plus varié possible. Tremblotements frénétiques sur place, secousses très nerveuses ou au contraire tirées très lentes et très molles. Mais aussi arrêts sur place avec de petits frémissements, etc. Pratiquer jusqu’à découvrir quelle forme d’animation plaît aux sandres ce jour-là.
  • Ne pas hésiter à changer souvent de plombée pour l’adapter aux conditions de pêche du moment.
  • Garder toujours la bannière parfaitement tendue. S’il ne fallait retenir qu’un seul conseil, ce serait celui-là. Car c’est par ce fil ténu qui relie le pêcheur à sa monture, que transite toutes l’informations. Chocs de la plombée contre les obstacles, moments où la bannière se détend quand la monture entre en contact avec le fond, touches…
  • Insister longuement sur les meilleurs postes et ne pas croire trop tôt qu’un poste est vide après seulement 3 ou 4 en éventail. C’est bien souvent après de nombreux passages que l’on enregistre la première touche. Elle sera bientôt suivie de plusieurs autres, la première prise ayant réveillé l’agressivité de la troupe !
  • Rester parfaitement concentré sur sa pêche, les yeux rivés sur l’endroit où le fil pénètre dans l’eau. Cette concentration est certes difficile à conserver plusieurs heures durant. Surtout en l’absence de touches ! Mais elle est indispensable si l’on ne veut pas rater deux touches sur trois… ou même parfois la seule de la matinée ! C’est d’ailleurs le plus souvent sur ce critère que s’établit le classement de valeur des pêcheurs au manié. Le plus difficile, pour un débutant, est d’y croire jusqu’au bout et de ne pas se laisser ronger par le doute après une heure ou deux sans touche.

La touche et le ferrage. La touche du sandre peut être d’une incroyable diversité. Elle peut se traduire :

  • par la perception d’un choc plus ou moins net, juste ou moment où, après un relâcher, le poisson mort s’apprête à toucher le fond.
  • Avec un arrêt net comme sur un accrochage.
  • Par un déplacement parfois imperceptible de la bannière à l’endroit où elle touche la surface de l’eau. Ou par tension permanente, comme si le poisson mort ne devait jamais retomber sur le fond.
  • Ou enfin, par la sensation diffuse d’une « présence » au bout de la ligne que donnent certains gratouillis et certaines vibrations.

Dans chacun ce ces cas, ou dès que l’on a un soute, ferrer avec puissance, instantanément.

La pêche au ver manié

Cette technique, s’est révélée particulièrement efficace au cours de cette période qui correspond en gros, aux crues de la fin d’hiver et de début de printemps. Les pêcheurs de sandre l’ont élaborée pour pouvoir continuer de pêcher leur poisson favoris pendant la fermeture du brochet. Mais, il serait faux de croire qu’elle n’est qu’une simple technique de substitution. En effet, c’est une technique à part entière, qui réussi bien pendant toute la saison. Et ce, tant en rivière qu’en plan d’eau.

Le matériel

La canne idéale pour cette pêche est du type « à poisson mort manié ». Mais, on la choisira plus souple de la pointe. Le moulinet sera à tambour fixe, type lancer léger. On le garnira de 100 mètres de nylon fluorescent de 22 à 26/100.

Le montage

Il est d’une grande simplicité. La présence de l’émerillon s’avère indispensable pour éviter le vrillage. Car le ver tourne un peu comme une hélice à la récupération.

Les vers, de beaux lombrics à tête noire ou des « rougeannes » de 12 à 15 cm de long en moyenne, seront laissés à durcir pendant plusieurs jours dans un mélange de terre et de marc de café recouvert de mousse humide. Ils seront piqués sur les hameçons.

Action de pêche

Lancer en souplesse pour éviter de déchirer le ver, attendre que le montage touche le fond qui est en général, là encore, le fil bien tendu après les relâchers pour ne pour très. Ferrer instantanément.

Pêcher le sandre aux leurres

Bien qu’il ait toujours eu ici et là quelques spécialistes du poisson nageur ou de la cuillère ondulante qui parvenaient à tirer honorablement leur tirer leur épingle du jeu. Il faut bien reconnaître que les leurres n’étaient guère prisés de la majorité des pêcheurs de sandres. Jusqu’à l’apparition des leurres souples qui, il y a quelques années, ont véritablement révolutionné la pêche du sandre en France.

Les leurres souples

Originaires des Etats-Unis, ils ont été créés essentiellement pour la pêche du black-bass. Ces petits morceaux de plastique multicolores aux formes aberrantes et à la consistance gélatineuse ont tout d’abord prêté à sourire et suscité l’incrédulité de la majorité des pêcheurs. Mais bien vite, devant la simplicité de leur mise en oeuvre et le succès des pêches réalisées, l’engouement fut foudroyant. Des magasins en furent dévaliser en un temps record, et il y eut des ruptures de stocks…

Sandre au leurre souple
Le leurre souple a du succès

Bien sûr, cette toquade n’a pas duré longtemps lorsqu’on s’est aperçut que, s’il s’agissait de très bons leurres en certaines circonstances. Ils n’avaient rien d’attrapes-poissons miracles.
Par rapport aux leurres, leur avantage est double : ils se taillent et se recoupent à volonté, ce qui permet de les associer à tous les bricolages possibles. De plus, leur prix d’achat très bas lève l’hypothèse habituelle des autres leurres concernant les pertes dans les obstacles noyés. En revanche, leur durée de vie est généralement assez courte, vu leur fragilité en action de pêche.

  • Matériel : le matériel destiné à la pêche au poisson mort manié ou, mieux, au ver manié, convient parfaitement pour pratiquer avec des leurres souples.
    Quels modèles choisir parmi la multitude que nous propose désormais le commerce ? Tous peuvent prendre du poisson. Mais il semblerait que les modèles à queue souple, simple ou double, soient les mieux adaptés et plus régulièrement prenants.
  • Montages : il en existe de très nombreux. Certains, avec un dispositif anti-accroche, permettent d’explorer des postes encombrés de bois noyés, ce qui n’est pas une mince affaire.
  • Animation : grâce au frétillement de sa queue souple, ce type de leurre est déjà bien attractif par lui-même. Mais on augmentera sensiblement ses chances en lui imprimant, de la pointe de la canne, des saccades et des tirées qui le feront progresser sur le fond par petits bonds et glissades d’amplitudes variées. Y compris dans une dandine verticale sous le scion, au niveau des meilleurs postes.
    Avec les montages à la plombée articulée le jeu devient encore plus passionnant. En effet, on retrouve là toutes les possibilités du poisson mort manié. Cependant la sensation du travail du leurre est un peu différente dans la mesure où on ne le sens pas tirer comme c’est le cas avec un poisson mort.
    En général, la touche du sandre au leurre souple est franche, mais pas toujours. Il arrive bien souvent qu’un ferrage instinctif confirme une simple impression fugitive. Par contre, en cas de ferrage à vide, impossible de confirmer ou d’infirmer une attaque par la lecture du leurre, comme cela est possible au manié lorsqu’on découvre sur son poisson mort de belles estafilades qui ne laissent aucun doute sur la nature du visiteur.

Les autres leurres

Les poissons nageurs

Dans certaines régions, il se fait de jolies pêches au poisson nageur. En particulier en cours d’eau où on peut le faire frétiller pratiquement sur place. Il s’agit donc là d’un leurre à essayer très sérieusement. Malheureusement, son prix est généralement élevé. Il vaut mieux le réserver pour pêcher sur des secteurs à fonds propres. Les meilleurs coins pour pratiquer aux poissons nageurs sont les cours d’eau pas trop profonds à fond de sable ou de gravier type Loire.
Choisir des modèles coulants et plus ou moins plongeants selon la profondeur d’évolution, de 5 à 8 cm de longueur.

Sandre pris au poisson nageur
Sandre pêché au poisson nageur

Les cuillères

C’est sans doute à tort que l’on n’emploie guère ce type de leurre pour la pêche au sandre. Car chaque année, de belles prises sont signalées par des pêcheurs recherchant les carnassiers en général et utilisant des cuillères tournantes ou ondulantes. Il ne paraît donc pas déraisonnable de tenter l’expérience. Par exemple, en alternance avec d’autres techniques, plutôt que de renoncer purement et simplement à la pêche le jour où l’on manque d’appâts.

Pour se donner les meilleures chances de réussites, choisir de préférence les leurres possédant les caractéristiques suivantes :

  • tailles moyennes : n°2 ou 3 pour les tournantes et 4 à 7 centimètres pour les ondulantes.
  • Modèles pêchant creux : tournantes à plombée en tête et ondulantes à palettes lourdes. Au besoin, pincer un plomb bateau ou une chevrotine fendue sur une agrafe-émerillon à 40 ou 50 cm devant le leurre.
  • Palettes de couleur argentée ou, mieux, irisée.
  • Modèles agrémentés d’une « queue » souple au niveau du triple.

Tous ces leurres artificiels seront mis en oeuvre à l’aide d’un matériel classique de lancer léger ou mis-lourd. Canne de 2,50 mètres, 10 à 30 grammes de puissance, moulinet contenant 100 mètres de nylon fluorescent, de 22 à 26/100. L’action de pêche gagnera à être lente, irrégulière (sauf au poisson nageur) et à faire progresser le leurre au ras du fond.
De très belles pêches se font aussi avec les leurres à dandiner. Ils offrent le gros avantage de pouvoir aller dénicher les poissons dans leurs retraites les plus profondes. Et même au sein des pires amas de végétaux noyés.

Pêcher le sandre à poste fixe, lignes posées

Tout savoir sur le sandre

Des origines du sandre à ses comportements, lisez un article consacré à cet espèce de carnassier !

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