Les corégones

Les corégones font parti de ces poissons qui sont assez peu connus. Ce sont principalement les habitués des grands lacs alpins ou jurassiens qui les pêchent. Ils s’adaptent toutefois assez facilement à des milieux nouveaux, pourvu que l’eau y soit suffisamment froide en profondeur et de bonne qualité et sont sans doute promis à un bel avenir. Des essais d’acclimatation ont d’ailleurs déjà été tentés avec succès dans certains lacs de barrage ainsi que dans des gravières. Cette famille de poisson compte ainsi une bonne vingtaine d’espèces réparties dans toute l’Europe centrale et septentrionale, ainsi qu’en Amérique du Nord. Mais on ne les identifie pas toujours facilement, elles sont en effet très proches morphologiquement et s’hybrident parfois entre elles. En France on relève quatre espèces : le lavaret, la féra, la palée et la gravenche.

coregones
Coregonus Lavaretus

Noms scientifiques :
Coregonus Laveratus, Coregonus Nasus, Coregonus albua
Noms communs ou régionaux :
Féra, gravenche, lavaret, palée, bondelle…

Caractéristiques physiques des corégones

En dehors de la petite nageoire adipeuse, signe distinctif des salmonidés, les corégones ressemblent à s’y méprendre à un poisson blanc. Petite bouche, corps blanc nacré assez large, il est aussi recouvert d’écailles régulièrement implantées. Les bords postérieurs des nageoires dorsales et ventrales se trouvent juste à l’aplomb et la caudale est échancrée.
Selon les espèces et les biotopes, les taillent varient beaucoup : de quelques dizaines de grammes à plus de 10 kg. En France, les plus gros corégones dépassent très rarement les trois kilogrammes.

Reproduction

Selon les lacs et les espèces, les corégones fraient en tout début ou en fin d’hiver, sur les bordures, en eau peu profonde, ou par 10 à 20 mètres de profondeur.

spot corégone
Joli spot pour pêcher le corégone

Habitat et niche écologique

Ils vivent dans les grands lacs profonds de type alpin : Léman, Bourget, Annecy, Aiguebelette, Saint-Pont…. dans lesquels ils se déplacent en permanence à la recherche de leur nourriture. Habituellement, ils occupent de préférence les couches profondes de ces plans d’eau (de 10 à 30 mètres en moyenne). Mais à certaines époques de l’année ils peuvent remonter dans les couches supérieures près de la surface.

Comportement et nourriture

Poissons grégaires, les corégones forment parfois des bancs très importants de plusieurs centaines d’individus. Leur nourriture se compose essentiellement, selon les saisons, de plancton, de larves et de nymphes (surtout de chironomes) et de zooplancton.

Modes de pêche

Les corégones, poissons à la chaire estimée en gastronomie, font l’objet d’une pêche soutenue et très amusante qui a ses adeptes inconditionnels. On les reconnait d’ailleurs assez facilement, de loin aux attroupements qu’ils forment de ci de là sur le lac. Pour s’attaquer à ces poissons, l’usage d’une embarcation est bien entendu indispensable. La grande difficulté consiste à localiser les poissons mordeurs. Chose qui n’a rien d’évident sur ces immenses étendues d’eau où les poissons peuvent être partout et nulle part !

Pour le nouveau venu à cette pêche, le mieux est de se faire guider au début par un spécialiste local. Sinon, on peut toujours venir se poster à proximité des rassemblements de pêcheurs. Mais lorsque les touches se font rares, il ne faut pas hésiter à partir en recherche sur des secteurs moins traditionnels, et donc moins pêchés, en variant les conditions de profondeur et la nature des fonds. On peut ainsi avoir de belles surprises…mais sans quitter de l’œil les autres pêcheurs ! Il n’y a pas de scrupule à agir de la sorte, car c’est la règle parmi les pêcheurs de corégones : tout le monde profite des découvertes de chacun. Ce n’est pas ce qui va empêcher d’ailleurs qu’il y ait des pêcheurs meilleurs que d’autres. Les différences se font plutôt sur le choix des imitations et la qualité des montages que sur la recherche des poissons.

Corégone attrapé
Corégone tout juste pêché

La technique pratiquée est la « sonde » ou « sondée », que l’on appelle encore « plombier » dans certaines région.

Le matériel pour la pêche à la sonde

  • La canne : elle est très spéciale. Il s’agit d’un modèle à anneaux (le « canin »), très fin de la pointe du scion et très court : de 1 m à 1,50 m. La petite poignée en liège dispose à sa base d’un embout permettant d’y adapter une rallonge télescopique de 3 m à 5 m selon la longueur de la ligne elle-même.
  • Le moulinet : n’importe quel petit moulinet à tambour fixe très léger. Mais il doit pouvoir contenir 60 à 80 m de fil de 24 ou 26/100. Les pêcheurs traditionalistes, eux, n’utilisent pas de moulinet. Ils préfèrent enrouler leur ligne sur un cadre qu’ils posent dans le fond du bateau pendant l’action de pêche. Ce système offre l’avantage d’alléger la canne, et donc d’augmenter la sensibilité tactile à la touche.
  • La ligne : il s’agit d’un montage type gambe ou palangrotte. Elle comportera un certain nombre de potences courtes de 4 à 6 cm portant chacune une imitation de chironome.
    Le corps de ligne est en 18 ou 20/100. Le nombre d’hameçons autorisés varie selon les plans d’eau : il peut être limité à 5, 6, 8, ou sans limite. Il faut se renseigner sur place.
  • Les leurres : autrefois, les leurres se composaient de scoubidous, simples petits tubes de caoutchouc rouge enfilés sur la hampe des hameçons. Aujourd’hui, les spécialistes utilisent des imitations plus réalistes et plus efficaces de larves et de nymphes de chironomes montés avec des matériaux spécifiques sur des hameçons spéciaux n°12 à 16.

L’action de pêche

Une fois l’emplacement choisi, on ancre le bateau en laissant 7 à 8 mètres de cordes libres après avoir fixé la bouée, de manière à limiter les risques d’accrochage ou d’emmêlages de la ligne lorsque l’on ramène un beau poisson.
Laisser descendre la plombée sur le fond. Reprendre un peu de fil pour tendre la bannière et amener la pointe du scion à 20 cm de la surface. Puis, d’un mouvement lent et sans secousse, remonter la ligne d’un bon mètre. Si rien ne se passe pendant cette montée, laisser redescendre et recommencer. Après plusieurs essais infructueux sur le fond, il faut essayer à divers niveaux de la couche d’eau.

Les touches sont toujours très discrètes, parfois indescriptibles : un petit frémissement de la pointe su scion, ou au contraire un très léger redressement, signifie que le poisson a pris en remontant. Afin de mieux percevoir ces touches, certains pêcheurs tiennent leur canne un peu comme un stylo. Dans tous les cas de figure, ferrer amplement en relevant la canne à la verticale. Puis, travailler le poisson en douceur car la défense des corégones est rarement vive (sauf chez les gros morceaux). Dès que l’émerillon arrive en buttée contre l’anneau de tête de scion, emboîter la rallonge pour pouvoir remonter le poisson jusqu’en surface et le remettre à l’épuisette.

Bien évidemment, ce mode de pêche fonctionne aussi sur les autres poissons des lacs. Cela donne un bon coup de piment à la pêche, surtout quand une belle truite se fait prendre !

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