Le barbeau

Anciennement, le barbeau était généreusement présent dans nos rivières. Seulement, la création de barrages et la pollution de nos eaux lui ont fait beaucoup de tort. Ce qui est regrettable pour les pécheurs aimant la combativité, car ce poisson est un adversaire de choix au bout de la ligne, sa pugnacité et son énergie faisant merveille.
Il faut noter qu’il existe plusieurs espèces de barbeaux dont l’une, le barbeau méridional (Barbus meridionalis), est commune dans les rivières au courant rapide du sud de la France. Mais sa taille ne dépasse guère les 30 centimètres.

Nom scientifique du barbeau :
Barbus barbus ; famille des cyprinidés.
Noms communs ou régionaux :
Barbillon, barbot, dreneck, moustachu…

Caractéristiques physiques du barbeau

  • Morphologie : grâce à la forme allongée et cylindrique de son corps musclé, sa tête conique ainsi que sa bouche s’ouvrant sur son museau, le barbeau est parfaitement adapté à son biotope et à sa fonction de fouisseur.
  • Nageoires : le premier rayon de sa nageoire dorsale est épais et garni de petites dents comme pour la carpe.
  • Bouche : dépourvue d’écailles, la bouche voit ses lèvres très charnues s’orner de quatre barbillons, caractéristique facilement reconnaissable.
  • Écailles : tout le corps est recouvert de petites écailles sauf la tête qui en est dépourvue.
  • Couleur : son dos est de couleur gris-vert ou gris-brun, ses flancs eux sont cuivrés ou dorés et son ventre est blanchâtre.
  • Taille : selon les rivières, la taille du barbeau varie de 20 à 60 centimètres, pour des poids de un à cinq kilogrammes. Mais les plus gros sujets peuvent atteindre jusqu’à douze kilogrammes pour une taille de plus d’un mètre.

Reproduction

La fraie du barbeau a lieu entre les mois de mai et juin, parfois plus tard dans l’année, sur fond de gravier ou de cailloux auxquels les œufs vont adhérer en plein courant, ce qui les contraint parfois à de longues migrations pour trouver le secteur favorable.
Une seule femelle pond de 3 000 à 9 000 œufs pendant la fraie, qui dure de trois à 5 jours.
Il est important de savoir que le barbeau n’atteint sa maturité sexuelle qu’entre quatre et cinq ans !
Même s’il n’y a pas de taille légale pour ce poisson en France, par respect pour cette espèce en difficulté, il est donc préférable de remettre à l’eau les spécimens de moins de 30 centimètres. À titre d’exemple, en Belgique, c’est obligatoire.

Beau barbeau pêché au leurre
Beau spécimen qui a dû être combatif

Habitat et niche écologique du barbeau

Il est présent principalement dans les eaux moyennement courantes où les zones agitées s’alternent avec des fosses plus calmes. De plus, il affectionne aussi les fonds chaotiques, les amoncellements de grosses roches, l’aval des piles de ponts, les enrochements de protection, les pieds des barrages…
Les plus petits s’aventurent assez facilement sur des eaux peu profondes avec un fond de galets.

Comportement et nourriture

Poisson grégaire, ces individus vivent en bancs. Composés d’individus plus ou moins nombreux selon leurs tailles, ceux-ci patrouillent inlassablement sur le fond, bousculant les galets, retournant chaque caillou à la recherche de nourriture. Celle-ci se compose d’ailleurs de micro-organismes, larves, ver, mollusques, crustacés, mousses, débris végétaux… Mais il se nourrit également d’œufs de poisson, d’alevins, et même de petits poissons qu’il chasse comme un carnassier ! C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il peut provoquer de gros dégâts lorsque sa densité est surélevée. Cependant, c’est assez rarissime de nos jours, car bien qu’il n’ait pas de prédateur spécifique, des épizooties déciment souvent ses rangs lors de sur-densité.
En hiver, les barbeaux se rassemblent dans des eaux profondes, des bras morts, et ils cessent toute activité.

Modes de pêche

Grand bagarreur, infatigable, capable de tenir longtemps collé au fond sans s’avouer vaincu, le barbeau offre de beaux combats. C’est entre la mi-printemps et l’automne que sa pêche sera la plus efficace. Et de préférence, le matin ou le soir, même si la journée peut être fructifiante avant un orage ou lorsque l’eau est légèrement troublée. L’été, on peut voir les barbeaux sautant sur leur territoire, ce qui permet de repérer les meilleurs coins !

Pêche à la ligne flottante

  • Matériel : canne à anneaux entre 4 et 5 mètres, à scion mi-raide ; moulinet à tambour fixe garni de 100 mètres de fil de 16 à 24/100 selon la taille des poissons.
  • Montage : voir le schéma ci-dessous.
  • Esches : vers de terreaux, grains de blé, bouquet d’asticots, grillons, larves aquatiques feront l’affaire. Voire même de petits vifs pour les plus gros spécimens.
  • Action de pêche : on pourra prospecter différents postes, pêche amusante et souvent pleines de péripéties en particulier au vif. Il est aussi sympa de pêcher au coup, en ayant au préalable préparé des boulettes d’amorce bien denses de la taille d’une balle de tennis. Dans tous les cas, on réglera le flotteur de manière à ce que l’esche évolue au ras du fond. Rarement brutale, la touche du barbeau peut s’avérer subtile. Et, selon l’esche, il faudra ferrer immédiatement ou bien après avoir attendu quelques secondes.
    En terme de défense, ce poisson est obstiné, mais il ne s’éloigne généralement pas beaucoup du poste de pêche où il a été ferré. Sauf les très gros spécimens, qui en cours d’eau profonds sont capable de se défendre comme les carpes. La vitesse en moins toutefois.

Pêche à la plombée coulissante

  • Matériel : une solide canne à anneaux de 3 à 4 mètres avec un moulinet contenant 100 mètre de fil de pêche de 24 à 28/100.
  • Montage : voir ci-dessous.
  • Esches : les mêmes que pour le précédent mode de pêche, auxquels on peut rajouter des cubes de gruyère sur des hameçons triples.
  • Action de pêche : en premier lieu, on procédera à un bon amorçage, à l’aide de boulettes bien serrées et compactes à base de terre glaise et d’esches. Puis lancer la ligne sur le poste et poser la canne en amont. Faire en sorte que le fil ne soit pas trop soumis aux vibrations dues au courant, car ce poisson y est très sensible. Il est aussi possible, lorsque l’on utilise des esches un peu fragile, tenir la canne en main pour rendre un peu de fil lors de la touche, avant de ferrer.
Pêcher le barbeau à la plombée coulissante
Montage pêche à la plombée coulissante

Pêche à la pelote

Pour cette pêche, utiliser le même matériel et le même montage que précédemment. Mais avec un plombage de 15 à 20 g seulement.
La pelote sera une petite boulette d’amorce de la grosseur d’une noix avec en son centre le plomb et le bas de ligne lové. L’hameçon, esché de quelques asticots affleurera en surface.
On peut aussi utiliser un ressort-amorçoir, le principe sera le même, avec le bas de ligne plus court et qui coulisse dans le tube central.
Pour l’action de pêche, on lancera la pelote sur le poste amorcé, et on posera la canne à pêche sur des supports en attendant la touche qui devra se traduire par des tressautements du scion avant des tirées franches indiquant que le barbeau attaque les asticots piqués sur l’hameçon.

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