Le poisson-chat
Introduit à la fin du dix-neuvième siècle et en provenance d’Amérique du Nord, le poisson-chat est devenu, comme le hotu à une certaine époque, une calamité pour nos eaux douces. Tout d’abord, d’un point de vue écologique, car c’est un redoutable prédateur pour toutes les autres espèces de poisson dont il dévore les œufs. Ensuite, sa rusticité est telle qu’il parvient à proliférer malgré un pouvoir de reproduction plutôt faible. Ce poisson étant très épineux, il n’intéresse guère les carnassiers. Seul le silure qui est d’ailleurs de la même famille suscite un peu d’espoir. Enfin, il se révèle d’une très grande voracité lors des beaux jours, s’attaquant à pratiquement la totalité des esches qu’un pêcheur puisse utiliser, y compris les vifs ! Le malheureux pêcheur n’aura bien souvent même pas la consolation de la prise. Car le poisson-chat se prend bêtement sur des montages grossiers et n’offre qu’une piètre défense. Seul le côté gastronomique peut le rendre un peu plus sympathique, car sa chair est appréciée, mais cela concerne les plus gros, qui ne sont évidemment pas les plus pris…
Nom scientifique du poisson-chat :
Ictalarus melas ; famille des ictaluridés.
Noms communs ou régionaux :
cat fish, chat, greffier, matou, moustachu…
Caractéristiques physiques du poisson-chat
- Morphologie : facile à reconnaître, le poisson-chat a une grosse tête aplatie, une bouche large portant huit barbillons, son corps est allongé et sa peau nue.
- Nageoires : la nageoire dorsale postérieure, adipeuse, ressemble beaucoup à celle des salmonidés. L’antérieure porte, comme les pectorales, un rayon épineux très dur et très acéré qui peut provoquer de douloureuses piqûres.
- Couleur : la peau du dos est plutôt sombre, brune ou verdâtre. Les flancs sont plus clairs à reflets ocrés.
- Taille : sa taille varie principalement entre 15 et 20 centimètres.
Reproduction
Elle a lieu entre juin et juillet. Le couple de poisson-chat aménage un genre de nid près des bordures, dans lequel la femelle va déposer ses œufs. La ponte ne dépassera pas les 5 000 œufs. Ensuite, le couple va rester à proximité du nid pour le surveiller, puis des alevins qui restent agglomérés en boule pendant quelques temps après la naissance.
Habitat et niche écologique
Il colonise principalement, et avec une redoutable efficacité, les eaux stagnantes ou faiblement courantes qui se réchauffe bien l’été. Mais il a une préférence pour les eaux troubles à fond de vase ou de sable. Cependant, il monte aussi dans les eaux agitées sur fond de roche à l’aval des déversoirs.
Le poisson-chat est d’une telle rusticité qu’il peut résister plusieurs mois à l’assèchement complet d’un étang. Profondément enfoui dans les restes de vase, vivant au ralenti, il est ainsi pratiquement impossible à éradiquer totalement. On peut seulement limiter sa prolifération, soit en capturant à l’épuisette en fin de mois de juillet les boules d’alevins qui se promènent entre deux eaux souvent près des bordures. Soit en utilisant des nasses dans lesquelles on placera des grosses boulettes d’amorce, faite de terre glaise et de sang séché, de morceaux de vers et d’asticots.
Comportement et nourriture
Le poisson-chat voit son activité directement lié à la température de l’eau. En effet, l’hiver, il hiberne dans la vase et ne sort de sa léthargie que lorsque la température atteint 12 à 14 degrés Celsius. De plus, il ne semble pas incommodé par les grosses chaleurs. C’est un poisson omnivore, il se nourrit de tout ce qu’il peut trouver sur son chemin, y compris les détritus animaux.
Les modes de pêche
Comme on l’a vu, le poisson-chat peut mordre à toutes les lignes et toutes les esches. Il attaque même le poisson mort manié ! Mais si on le recherche spécifiquement, le mieux est d’adopter l’un des trois modes de pêche suivant. Dans tous les cas, il faut éviter de trop attendre pour ferrer ce poisson, car il a de fortes tendances à engamer l’esche profondément, ce qui rend le décrochage pénible.
Pêche à la ligne flottante bloquée
Le poisson-chat n’étant pas très méfiant ni délicat, on peut donc sans crainte opter pour un bon 14/100 en corps de ligne. Pour le flotteur, en choisir un bien trapu et bon porteur, accompagné d’une plombée mixte olivette et cendrée. On prendra un bas de ligne en 12/100 avec un hameçon numéro 16. Régler le montage afin que le bas de ligne puisse traîner sur le fond. La plombée permet ainsi de bloquer la ligne juste sur l’amorce. Pour l’amorce, ne pas hésiter à y aller en quantité, et mélanger du sang en poudre avec des esches animales comme celles que l’on utilise pour la ligne.
Pêche à la plombée coulissante
- Matériel : canne à lancer de 2 à 3 mètres équipée d’un petit moulinet avec du fil de pêche de 16/100. Le montage sera classique : une plombée en forme d’olive de 5 à 15 grammes, un émerillon à agrafe et un bas de ligne de 14/100 avec hameçon numéro 14 ou 16.
- Esches : une grappe d’asticots, des vers de terreau, queue d’écrevisse décortiquée, des morceaux de poisson..
Pêche au swim-feeder
On utilisera ici le même matériel que précédemment, mais en remplaçant la plombée par un amorçoir rempli d’asticots.