Le cristivomer
Malgré la dénomination de truite qui lui a été donnée un peu partout dans le monde, le cristivomer est un omble dont les grands lacs canadiens et du nord des Etats-Unis constituent l’aire d’origine.
En France, les premières tentatives d’acclimatation de ce poisson les petits lacs d’altitude des Alpes et des Pyrénées datent de 1956. Mais la réussite ne fut pas à la mesure des espérances : au contraire de ce qui se passe dans leur milieu d’origine, les poissons ne grossissent pas beaucoup et se reproduisent mal, voire pas du tout. De nouveaux essais ont été entrepris plus récemment dans des plans d’eau beaucoup plus riches en poissons-fourrage, tel le lac de Vouglan dans le Jura. Les résultats semblent beaucoup plus encourageants.
Nom scientifique :
Salvelinus namycush
Nom communs ou régionaux :
truite grise, truite canadienne.
Caractéristiques physiques du cristivomer
- Corps : le corps du cristivomer est fusiliforme et élancé. Il rappelle un peu celui de la truite (d’où ses divers noms vernaculaires). Il se finit sur une queue échancrée.
- Tête : elle est fine avec une bouche, avec une bouche largement fendue.
- Couleur : la robe est généralement gris-bleu ou gris-vert et possède de nombreuses tâches vermiculées blanchâtres ou jaunâtres.
- Taille : dans les grands lacs américains, le cristivomer peut atteindre des tailles impressionnantes. Le recors authentifié approche les 50 kg sur un poisson pris au filet ! Mais en France, les plus gros sujets connus ne dépassent pas les 8 kg. De plus, les tailles moyennes restent beaucoup plus modestes.
Reproduction
La maturation sexuelle du cristivomer se fait en général tardivement et n’intervient que rarement avant les 6 ou 7 ans. La reproduction a leiu en automne et, contrairement aux autres espèces d’ombles, la femelle ne creuse pas de nid pour ses œuf, mais elle les lâche simplement au-dessus du fond.
Habitat et niche écologique
Poisson exclusivement de lac, le cristivomer montre une préférence très nette pour les eaux froides. En été, lorsque la température de l’eau augmente, il se réfugie dans les couches profondes qui restent à température constante. Il peut d’ailleurs vivre à très grande profondeur et sa vision semble remarquablement adaptée aux très faibles lumières.
Comportement et nourriture
Il se déplace beaucoup dans les lacs à la recherche de sa nourriture, essentiellement zoo-planctonique chez les jeunes. Le régime des adultes se compose quant à lui de poissons, y compris de juvéniles de l’espèce. Du moins dans les milieux suffisamment riches, car dans les lacs d’altitude très pauvre, il se montre beaucoup plus éclectique dans le choix de sa nourriture.
Les modes de pêche pour prendre du cristivomer
Si dans les grands lacs américains la pêche de cet omble se résume à une traîne aux leurres un peu fastidieuse, en France, dans les lacs d’altitude, sa pêche est hautement sportive, car bien souvent on doit effectuer plusieurs heures de marche d’approche en terrain difficile, avec matériel (cannes, seau à vifs, ravitaillement pour la journée ets…) pour atteindre les meilleurs plans d’eau toujours les plus difficiles d’accès.
Dans ces lacs, la période la plus favorable se situe à l’ouverture juste après la fonte des glaces. Au cours de la saison, les résultats les plus réguliers s’obtiennent les jours sombres, couverts, ainsi que le matin et le soir avant la tombée de la nuit. Explorer de préférence les zones profondes ainsi que les abords des petits affluents et des émissaires.
Le matériel
- La canne : compte tenu des difficultés d’accès, mieux vaut ne choisir qu’une seule canne pour toutes les techniques. Une canne à anneaux, genre canne à carpe légère ou canne pour la pêche à l’anglaise assez puissante, souple du scion mais nerveuse pour pouvoir lancer très loin s’il le faut ; longueur de 3,30 à 3,60 m.
- Le moulinet : à tambour fixe et léger, garni en fil de 18 à 20/100 selon la taille des poissons et la distance à atteindre. Le fil fluorescent est préférable pour un meilleur contrôle de l’action de pêche.
Pêche aux appâts naturels
Tous les appâts traditionnels (vers, porte-bois, teignes, larves de toutes sortes…) peuvent convenir mais les meilleurs résultats s’obtiennent avec le vairon.
- Le montage : il peut être soit flottant avec petit flotteur coulissant, soit « à ramener » avec une olive coulissante lorsque les fonds le permettent.
- Action de pêche : avec le montage flottant, régler d’abord le nœud d’arrêt d’abord le nœud d’arrêt pour faire évoluer l’appât à proximité du fond. Escher la ligne en accrochant le vairon par les deux lèvres, et lancer loin vers le large. Animer l’appât de temps à autre par petites tirées. Cela permet une exploration rapide des divers secteurs. Si les touches se font rares, ne pas hésiter à essayer à diverses hauteur de la couche d’eau. A la touche, laisser partir quelques secondes et ferrer amplement, mais sans brutalité. La défense de ce salmonidé est vive et amusante : il secoue frénétiquement la tête de droite à gauche.
Le montage à ramener permet des lancers beaucoup plus longs, ce qui peut constituer un avantage non négligeable dans les grands plans d’eau. Après avoir lancé, laisser couler sur le fond, puis ramener progressivement par petites tirées de la pointe de la canne entrecoupées de temps d’arrêts, montage reposant sur le fond.
Pêcher au vairon mort
On utilise les vairons vivant que l’on tue d’une pichenette sur le crâne. Mais également ceux qui ont déjà servi comme appât vivant et qui peuvent ainsi faire une deuxième « carrière » comme poisson mort.
Le vairon est fixé sur la monture choisie : monture nageuse, monture casquée ou monture type « poisson mort manié ». Puis chaque secteur est exploré par une succession de très longs lancers en éventail. D’abord à proximité du fond, puis entre deux eaux. L’animation du vairon mort s’effectue soit par une récupération irrégulière (monture nageuse), soit par des tirées saccadées de la pointe de la canne suivies de relâchers, fil tendu, comme au poisson mort manié.
Pêcher le cristivomer aux leurres
En eau pas trop profonde, la pêche aux leurres est également envisageable. Cuillères tournantes n°1 ou 2, petites ondulantes de 4 ou 5 cm, leurres souples sur têtes plombées de 6 à 10 grammes, poissons nageurs… Tout peut être essayé en surplombant éventuellement et en animant la récupération. Mais, rien ne vaut le vairon, qu’il soit vivant ou mort.