Découvrir le chevesne et comment le pêcher

Le chevesne fut un poisson à la popularité autrefois si importante que le nombre de ses appellations vernaculaires était de plus de cinquante, il reste encore connu, mais ne connaît pas un engouement particulier de la part des pécheurs d’aujourd’hui. Cependant, ce poisson reste très présent dans la plupart de nos eaux, y compris dans les plans dormants alimentés par un cours d’eau. De plus, le chevesne de part sa méfiance extrême sera un poisson très amusant à pêcher. C’est pourquoi des techniques aussi nombreuses que variées existe pour réussir à sortir ce prudent poisson.
À savoir qu’il existe une espèce méridionale, le chevesne cabéda, qui se distingue par une morphologie inférieure (il ne dépassera pas le kilo).

Nom scientifique du chevesne :
Leuciscus cephalus ; famille des cyprinidés.
Noms communs ou régionaux :
Cabéda, carbot, chaboisseau, chabot, chevaine, chevasson, garbeau, garbotiau, lèche-à-tout, meunier, vilain…

Caractéristiques physiques du chevesne

  • Morphologie : corps musclé et de forme cylindrique, la tête est massive avec un « museau » arrondi.
  • Bouche : largement fendues, ses lèvres sont épaisses.
  • Écailles : elles sont épaisses et nombreuses, elles recouvrent tout son corps sauf la tête.
  • Couleur : le dos est brun à verdâtre, avec des reflets moirés. Les flancs eux sont argentés et le ventre quant à lui est blanc. Les nageoires pelviennes et anales virent sur le rouge vif.
  • Taille : celle-ci varie généralement de 20 à 40 centimètres, mais il peut arriver exceptionnellement de sortir des spécimens de 60 à 70 centimètres pour un poids de 5 à 6 kilogrammes.

Reproduction

La fraie a lieu entre mai et juin sur des eaux peu profondes et à fond de graviers. À cette période, les femelles vont pondre environ 50 000 œufs par kilogramme de leur poids. Parfois, il peut arriver que le chevesne s’hybride avec d’autres poissons comme la vandoise ou l’ablette.

Habitat et niche écologique

L’habitat du chevesne est très diversifié. En effet, on le rencontre aussi bien dans les rivières où la truite règne en maître (sauf en torrent), où il est d’ailleurs considéré comme un indésirable, que dans les lentes rivières de plaine. De plus, on le retrouve même dans des eaux très calmes telles que les retenues de basse altitude. Cependant, en hiver, il occupe les fosses les plus profondes. Mais il n’hiberne pas ! À la belle saison, il se tiendra plus souvent entre deux eaux, ou dans les couches supérieures, à l’ombre des grandes branches d’arbre lorsqu’il fait chaud, ou même dans les courants bien réguliers à l’aval des déversoirs et le long de rives verticales.

Comportement et nourriture

Poisson grégaire, le chevesne vit en banc plus ou moins importants. Mais les plus gros sont bien souvent en solitaire.
Les habitudes alimentaires du chevesne présentent deux grades caractéristiques :

  • c’est l’un des poissons, voir même, le poisson le plus omnivore de nos eaux douces. C’est ce qui lui a d’ailleurs valu le surnom de lèche-à-tout qui le laisse clairement entendre, il mange en effet à peu près tout ce qui peut constituer un apport de protéines, ce qui inclue des choses que l’on ne souhaite pas connaître…
  • Il se nourrit toute l’année !
Le fameux lèche-à-tout
Le chevesne pris par sa gloutonnerie

Modes de pêche du chevesne

Étant donné le paragraphe précédent, on pourrait se laisser dire que la pêche de ce glouton des eaux ne devrait pas poser de grandes difficultés. En réalité, il n’en est rien. Car le chevesne est un poisson d’une méfiance extrême, doué d’une très bonne vue et d’un bon système d’audition. Il n’est donc pas si simple à leurrer. Mais il peut se révéler intéressant à pêcher, puisqu’il est là à toutes les saisons et on peut le rechercher de nombreuses façons. Sa combativité se caractérise par une vive lutte au début, mais elle ne dure pas bien longtemps.

Pêche à la ligne flottante

Comme nous l’avons vu, il est possible de prendre du chevesne toute l’année ! Mais on ne peut pas parler d’une pêche très rentable, à part en hiver, où la pêche au sang est une excellente technique pour les gros spécimens.

  • Matériel : canne classique à anneaux de 4,5 à 5 mètres. On l’équipera d’un moulinet à tambour fixe garni de fil de pêche de 16 à 20/100.
  • Montage : ligne flottante classique, avec un flotteur fusiforme de préférence, mais bon porteur. La plombée sera étalée et l’hameçon simple de forme ronde n°8 à 10 ou triple n°12 à 14.
  • Esches : le mieux, un cube de sang caillé. Pour l’obtenir, il suffit de laisser reposer 2 litres de sang de bœuf ou de poulet. Ensuite, comprimer le caillot obtenu entre deux planches pendant une nuit. Le lendemain, on découpera le caillot en petits cubes de 1 centimètre.
  • Action de pêche : on commencera par amorcer d’une bonne dose un mélange de son, de sang, et de terre glaise pour lier. Trois ou quatre boules grosses comme des boules de pétanque suffisent. Régler le flotteur de manière à faire dériver les dés de sang au ras du fond. La touche ressemble un peu à un accrochage, car elle est lente et profonde, on ferrera donc sans brutalité. On ne peut que rarement espérer plus de cinq ou six touches sur un même poste, dès qu’elles cessent, il faut aller chercher un autre emplacement, quitte à revenir un peu plus tard sur celui-ci.
chevesne sous l'eau
Chevesne dans son milieu naturel

Pêche à la longue coulée

C’est une technique à employer en saison selon les esches utilisées, avec le même matériel que ci-dessus, ou d’un matériel de pêche à l’anglaise. Elle permet de laisser dériver la ligne sur de longues distances jusque dans les secteurs les mieux défendus par la végétation rivulaire où les chevesnes se sentent en sécurité.
Les esches possibles : vers de terreaux, mie de pain fraîche, cerises, raisins, mûres, groseilles… Pour la pêche aux fruits, amorcer en jetant régulièrement des fruits toutes les deux ou trois coulées, ou mieux, profiter d’un amorçage naturel, par exemple à la mûre à l’aval d’un roncier surplombant l’eau.

Pêche à l’insecte en surface

Cette pêche d’été peut être très amusante et très formatrice pour le débutant, du fait de la méfiance du chevesne.

  • À la surprise : utiliser une canne de 4 à 5 mètres, à anneaux extérieurs ou à un fil intérieur. Il est indispensable de procéder à une approche très discrète. Profiter de tous les obstacles naturels des rives en progressant vers l’amont. On évitera de poser l’insecte juste devant le nez du poisson, mais de préférence légèrement derrière ou sur le côté, et le faire sautiller tout doucement de façon à faire de petits ronds en surface, ce qui est très attractif pour le chevesne.
  • À l’aide d’un buldo : matériel à lancer léger, on peut faire deux montages : un avec l’appât avant le buldo pour les eaux calmes et un avec l’appât à la suite du buldo pour les eaux avec du courant.

Pêche à la mouche artificielle

Une pêche de plus pour l’été, qui permet à un débutant de se faire la main sur ce genre de pêche. On utilisera le même matériel que pour la truite et mouches fournies, type palmer sur hameçon n°10 ou n°12.

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