Pêcher la perche aux leurres

Contrairement à la pêche aux esches vivantes, il ne s’agit pas ici de confier la réussite de sa pêche à l’attirance des perches pour une bestiole ou un vif gigotant au bout de l’hameçon. En effet, la pêche aux leurres consiste à provoquer l’attaque du carnassier sur un morceau de caoutchouc, de bois ou de métal. Tout l’art du pêcheur consiste donc à animer les leurres de manière à déclencher cette attaque.

La pêche à la gambe

C’est la meilleurs des techniques, lorsque les perches chassent comme des folles dans les grands bancs d’alevins, elle est à la fois locale et saisonnière. Les pêcheurs des grands lacs alpins, formidables réserves de perches, la connaissent depuis bien longtemps. Elle permet de sortir principalement des poissons de tailles moyennes : entre 100 et 300 grammes. Sortir des gros spécimens sera plus rare, voire exceptionnel.

Le matériel pour la pêche à la gambe

Pour ce mode de pêche, une canne à lancer de 2,50 à 3 mètres suffira. Privilégier une canne au scion plutôt souple, mais suffisamment puissante. Il faut pouvoir ramener plusieurs perches (2 à 5) qui se débattent comme des furies. Un moulinet de type lancer léger garni d’un bon 26 ou 28/100 fera l’affaire pour compléter la canne.

Les gambes et montages

Il s’agit ici d’un train de petits leurres souples montés en potence courte sur une ligne mère. Dans certaines régions, on peut le trouver sous le nom de montage « mitraillette ». La législation générale n’autorise que deux hameçons par lignes. Mais, dans certains lacs faisant l’objet d’une réglementation locale, il est autorisé trois ou cinq leurres par gambe. Il convient donc de se renseigner sur place. En eau close privée, il n’y a bien sûr aucune restriction de cet ordre.

  • Le montage avec buldo : le buldo, rempli aux 2/3 a une double fonction. D’une part aider par son poids le lancer de la ligne, et d’autre part reproduire lorsqu’on le ramène par saccades, des bouillonnements semblables à celui d’une perche qui chasse. C’est ce qui a le don d’exciter encore d’avantage les perches qui chassent dans le coin, et de concentrer leur attention sur les petits leurres qui le suivent. Il constitue le montage idéal lorsque les perches ne sont pas dans un état de frénésie et qu’elles n’attaquent que mollement. En revanche, il s’avère un peu délicat à lancer et ne permet pas de réaliser de longs jets.
  • Montage avec plomb en bout : ce montage permet les lancers les plus longs, mais il est plutôt destiné aux perches qui chassent activement. Car, il nécessite de l’animer très sèchement pour qu’il soit opérationnel. Cependant, on peut l’utiliser à toutes les hauteurs, après l’avoir laissé couler le temps nécessaire afin de traquer les perches qui chassent en profondeur.

L’action de pêche

Bien que la pêche en bordure soit envisageable, c’est surtout en bateau qu’elle est la plus intéressante. Dès qu’une chasse se manifeste, on se précipite, au besoin au moteur, pour se placer à bonne distance et, tout de suite on jette la gambe. On évitera de la lancer dans la chasse, mais plutôt au-delà. On ramènera par petites tirées saccadées de la pointe du scion, destinées à animer les leurres. Très vite, on sentira les petites tirées provoquées par les attaques des carnassiers qui se ferrent d’eux-mêmes sur l’inertie du montage et les tractions de l’animation. Il ne faut surtout pas s’arrêter de ramener tant que le « plein » n’est pas fait. Chaque poisson qui se débat participe à l’animation. Les décrochages sont certes très fréquents, mais sans importance. Car dans ce déchaînement frénétique, les poissons perdus se trouvent bien vite remplacés.

Perche
Perche en embuscade

Arrivée près du bateau, on embarquera la gambe rapidement, et tout aussi vite on décrochera les poissons. Les chasses ne durant pas très longtemps, il est indispensable de rejeter la ligne au plus vite pour un nouveau passage.
Lorsque la frénésie se calme, on en profitera pour faire le ménage dans le bateau. Mais, en restant au aguets car elle peut reprendre quelques minutes plus tard, au même endroit ou plus loin. Alors vite, on repart et on relance sa ligne !

Cette folie prédatrice des perches peut parfois durer deux ou trois heures dans la matinée, voire plus. On peut ainsi imaginer les tableaux pouvant être réalisés. A raison de deux à cinq poissons à chaque lancer, ça va très vite. Le plus difficile consistera alors pour le pêcheur de savoir s’arrêter…

La pêche aux leurres à dandiner

Nous avons ici la seule technique capable d’aller chercher les perches dans leurs retraites les plus profondes, et les plus encombrées de bois noyés. Quand on connaît la valeur de ces postes pour la grosse perche, on mesure l’intérêt de ces leurres !

Le matériel

Une canne à anneaux de 4 à 5 mètres pour la pêche du bord et de 3,5 à 3 mètres pour la pêche en bateau fera l’affaire. On la choisira assez souple du scion et on l’accompagnera d’un moulinet à tambour fixe garni d’un fil de 25 à 30/100.

Les leurres

On pense tout de suite au traditionnel poisson d’étain que les anciens utilisaient. Mais ce leurre s’avère mal adapté à la pêche dans les bois noyés. En effet, à cause de son hameçon solidaire de la masse du leurre, il ne peut pas se décrocher facilement. Si ça n’a pas d’importance dans les eaux dégagées, c’est rédhibitoire lorsque l’on veut fouiller les amas de branchages. De plus, ce leurre est généralement proposé dans des grammages assez faibles, ne permettant pas une exploration très profonde. Il vaut donc mieux lui préférer les modèles possédant un anneau brisé entre le triple hameçon et le corps du leurre, créant ainsi une articulation. Ces leurres se trouvent facilement dans le commerce, mais on peut également les bricoler soi-même afin qu’ils soient parfaitement adaptés aux besoins.

L’action de pêche aux leurres à dandiner

C’est en essayant sur tous les postes encombrés de végétaux noyés (arbres, souches, racines, branches baignantes…) que l’on peut espérer tomber sur une bonne troupe de grosses perches qui assureront une belle bourriche en un temps record.

L’action de pêche proprement dite commence par le choix du leurre. Le poids de celui-ci doit en effet être adapté au poste. Le laisser descendre jusqu’au fond en freinant légèrement pour maintenir une certaine tension de la ligne. Rabattre le pick-up et régler la bannière pour que le scion soit à 50 centimètres environ de la surface. Ensuite, dandiner le leurre en relevant la canne en deux temps. Un premier, pas trop rapide pour simplement décoller le leurre de 40 à 50 centimètres. Immédiatement, faire le second, plus sec, assurant un ferrage automatique. Puis, laisser tomber le leurre sur le fond, bannière tendue pour éviter que l’hameçon ne se prenne dans le fil, recommencer.

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Perche au poisson nageur

Chaque mouvement de dandine se fait selon une légère oblique pour déplacer le leurre latéralement. Inutile de s’acharner longtemps au même endroit : il vaut mieux, après quelques minutes sans touche, le déplacer d’un mètre ou deux, à droite ou à gauche pour explorer parfaitement le poste. La précision est ici primordiale.

La touche se produit le plus souvent au moment où le leurre redécolle. Dans ce cas, le ferrage automatique assure la prise. Il faut alors la remonter sans finasser et la faire sauter d’autorité dans le bateau pour laisser redescendre le leurre sans perdre de temps. Lorsque l’excitation est lancée, après plusieurs captures, le leurre se trouve fréquemment pris à la descente. On s’en rend compte à la bannière qui mollit alors qu’on n’a pas encore atteint le fond. Il faut alors, bien sûr, ferrer immédiatement.

On imagine qu’avec une telle action de pêche sur ces postes encombrés, l’accrochage d’hameçon dans une branche soit fréquent. Mais grâce au poids du leurre et à l’articulation entre le triple hameçon et le corps, le décrochage se fait très bien. Il suffit de mollir un peu la bannière et de secouer le leurre doucement. En étant sollicité vers le bas, l’hameçon triple se libère facilement dans la majorité des cas.

La pêche au lancer léger

La pêche de la perche au lancer léger s’est retrouvée relancée, il y a quelques nombreuse années, par l’apparition des leurres souples. Grâce à ceux-ci, les pêcheurs ont pu très vite réaliser de très beaux scores et ont retrouvé le goût de cette pêche fine et amusante qui fut délaissée.

Le matériel

On choisira une canne à lancer de 1,80 à 2,50 mètres de long. Pour la puissance, de 2 à 10 ou 12 grammes, selon que l’on prospecte plus fréquemment des petits cours d’eau ou des grands lacs. Un petit moulinet léger garni de nylon fluorescent de 16 à 22/100 viendra la compléter. Prendre également l’indispensable petite épuisette.

Les leurres pour pêcher au lancer léger

Prévoir un bon assortiment comprenant :

  • des cuillères tournantes à palettes argentée, irisées, dorées ou noire. Les modèles agrémentés d’un pompon rouge, d’un poissonnet ou même mieux, d’une queue souple ont souvent plus de succès.
  • Des cuillères ondulantes.
  • Les poissons nageurs de quatre à sept centimètres.
  • Les leurres souples avec tête plombées, dont certains équipés de système anti-accroche.
  • Prévoir aussi une petite boîte de chevrotines fendues à pincer sur le fil lorsqu’il faut alourdir la ligne afin de pêcher creux, et aussi quelques fines crinelles d’acier en cas de brochet.
Perche commune
Une jolie perche

L’action de pêche

Là encore, la pêche à la perche est une recherche permanente de poissons actifs, et ce n’est pas au hasard que l’on y parviendra. Il faut au contraire explorer tous les postes, en faisant passer le leurre à tous les niveaux. Mais sans perdre son temps en insistant plus qu’il ne convient.

Comme pour les autres techniques, lorsqu’une première prise se débat furieusement, toutes nageoires hérissées au bout de la ligne, ne pas trop se hâter de la ramener. Mais la laisser se démener un peu pour faire monter la pression au sein du groupe.

Signalons aussi que l’on réalise parfois de très belles prises en pêchant le sandre ou le brochet au vif ou au poisson mort manié. Mais le cas n’est pas suffisamment fréquent pour que l’on développe ces techniques spécifiquement pour la perche. Il faut seulement savoir en profiter lorsque l’occasion se présente.

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